Dans “La Couleur sous la peau”, l’écrivain Paulo Scott raconte un racisme si brésilien

L’un a la peau claire, l’autre foncée. Federico et Lourenço sont deux frères d’une famille noire de Porto Alegre. Dans “La Couleur sous la peau”, l’écrivain brésilien Paulo Scott livre un récit très personnel sur le colorisme, ressort central du racisme dans son pays. Applaudi par la critique brésilienne, son roman est traduit aux éditions Gallimard.
“C’est cette histoire d’être noir, maman. Quand j’affirme que je suis noir, quand je revendique d’être noir, certaines personnes trouvent ça étrange.” Federico, le protagoniste et narrateur de La Couleur sous la peau, dialogue ici avec sa mère lors d’une scène se déroulant dans sa jeunesse.
Il a grandi avec son frère, Lourenço, dans la ville de Porto Alegre (sud-est du Brésil), dans une famille noire. Mais lui est né avec une peau très claire. Et “alors que Lourenço s’est efforcé de vivre paisiblement, sans trop s’embarrasser des préjugés à son endroit, Federico, lui, est devenu sociologue et militant des questions raciales au Brésil”, résume O Estado de São Paulo.
Le roman de Paulo Scott, tout juste traduit chez Gallimard, a été publié en 2019 au Brésil, où il a été unanimement salué par la presse. Il examine attentivement le colorisme, cette hiérarchisation très précise du nuancier des couleurs de peau, si fondamentale dans le racisme à la brésilienne. Mais le roman ne prend jamais des allures de pamphlet ou de manifeste sur les discriminations.
Au tout début du roman, Federico est invité à participer à une commission gouvernementale consacrée aux quotas dans les universités. L’action se déroule en 2016 (année du retour de la droite au pouvoir, mais aucune figure politique n’est nommée), et les politiques de discrimination positive sont en débat quant à leur mode d’application. Voir les rouages internes des échanges dans ce genre d’instance est passionnant, souligne le critiq
Courrier International